Le fort de Château Lambert est un fort de montagne construit aux abords de la ville du Thillot, au sommet du Col des Croix, à une altitude de 758 mètres. Son rôle est d’empêcher l’utilisation par l’ennemi des chemins qui franchissent les crêtes des Mont-Faucilles et mettent en communication les vallées de la Haute-Moselle et de la Saône. Il contrôle aussi les débouchés dans la vallée de la Moselle des cols du Ménil et de Moribieux afin d’interdire à l’ennemi l’emploi de la route d’Epinal à Bussang et de la route du Thillot à Lure. Il soutient les forts de Rupt et de Servance. Son armement est renforcé vers Bussang par une casemate Mougin en fer laminé pour un canon de 138 et par une batterie d’artillerie annexe placée au-dessus de la caponnière au saillant 3. |
La caponnière double du saillant I Cliché VAUBOURG Cédric |
Le fort sera légèrement bombardé en juin 1940 par les allemands qui ferrailleront les grilles défensives et le ferronneries sous l’organisation Todt. Il sera vendu en 2002 par l’armée à un particulier. Aujourd’hui, le fort est relativement en bon état mais certaines maçonneries commencent à tomber, il possède encore sa casemate Mougin qui est le dernier exemplaire subsistant de nos jours. Propriété privée, son accès est interdit. |
L’armement du fort et des batteries d’artillerie annexes à la veille de la Grande guerre
Pièces de rempart du fort 4 canons de 155 long sur affût SP approvisionnés à 700 coups/pièce. 5 canons de 120 long sur affût SP approvisionnés à 700 coups/pièce. 6 canons de 90 sur affût SP approvisionnés à 600 coups/pièce. 2 mortiers de 22 approvisionnés à 300 coups/pièce. 2 sections de 2 mitrailleuses de rempart modèle 1907 approvisionnées de 43200 cartouches/section. 2 sections de 2 mitrailleuses sur trépieds modèle 1907 approvisionnées de 43200 cartouches/section.
Cuirassements et casemates 1 casemate Mougin en fer laminé contre le canon de campagne armée d’un canon de 120L sur un affût de casemate type I n°2 approvisionné à 700 coups. Elle ne possède pas de tube de rechange.
Défense des fossés 3 caponnières doubles armées chacune de 2 canons révolver approvisionnés à 1500 coups/pièce et de 2 canons de 12 culasse approvisionnés à 150 coups/pièce.
Batterie annexe 4 canons de 90 sur affût SP approvisionnés à 600 coups/pièce. 2 mortiers de 22 approvisionnés à 300 coups/pièce.
Rechanges
Total 40 pièces d’artillerie hors rechanges
Les différents éléments extérieurs à proximité du fort en 1914
Aucun
Aucun
Abris de combat et abris cavernes Aucun
Aucun
Aucun |
Projets de modernisation
Projet de 1879 · Installation d’une casemate Mougin en fer laminé à la place de la casemate à tir direct (projet annulé en 1881)
Programme de 1908 · Installation d’une tourelle de 75 R 05 (Les travaux devaient avoir lieu après l’installation de la tourelle de 75 à la batterie de l’Eperon et au fort de Pont-Saint-Vincent.)
Projet de 1913-14 · Amélioration de la casemate à tir direct en y installant un canon de 120 long sur un nouvel affût Tarbes type I.
Modernisations
· 1875-1878 Installation d’une casemate Mougin en fer laminé N°4 qui surveille la vallée de la Moselle. · 1881 Amélioration de la manœuvre de l’obturateur de la casemate Mougin en fer laminé. · 1882 Réparation de la voûte de la casemate à tir direct. · 1890-1891 Construction d’un magasins sous-roc d’une capacité de 50 tonnes de poudre noire. · 1895 Remise au service de l’artillerie du magasin sous-roc. · 1890-1910 Installation d’une voie de 50 dans la rue des remparts équipée de 4 plaques tournantes et de 4 lorrys pour le transport des munitions du magasin sous roc vers les pièces d’artillerie · 1898 Début des travaux de la galerie de communication avec la batterie annexe. · 1898 Installation de tôles parapluies en zinc ondulé dans les casemates. · 1899 Construction d’un hangar pour le bois de chauffage et le charbon. · 1899 Amélioration du profil des parapets d’artillerie des plateformes de tir. · 1900-1910 Installation d’un réseau de queues de cochon autour de l’ouvrage et de grilles défensives au dessus des caponnières sur le mur de contre-escarpe. · 1901 Réorganisation des embrasures des caponnières. · 1904 Agrandissement du puits de 5 mètres de plus en profondeur. · 1908 Amélioration de la télégraphie. · 1910 Installation de six projecteurs oxyacétyléniques pour l’éclairage des fossés. · 1912-1913 Remplacement du canon de 138 de la casemates Mougin par un canon de 120 long |
Armement du fort et des batteries d’artillerie annexes et cuirassements installés entre 1877 et 1913 |
En 1914, le fort de Château-Lambert n’a pas été renforcé car on juge difficile à une armée ennemie d’amener des grosses pièces d’artillerie dans ce secteur. Il fait parti des ouvrages de deuxième catégorie appartenant à la 7ème région qui doit soutenir les troupes de campagne. Il possède un magasin à munitions à l’épreuve mais aucun locaux résistants aux nouveaux obus pour abriter les soldats. Son armement est placé à l’air libre et sous une casemate cuirassée d’ancienne génération. |
Equipement du fort et des batteries d’artillerie annexes en 1914 |
Le magasin à poudre modèle 1874. Cliché VAUBOURG Cédric |
La batterie d’artillerie annexe. Cliché VAUBOURG Julie |
Le magasin sous roc devant l’atelier de chargement Cliché VAUBOURG Cédric |
Etat du fort pendant la première guerre mondiale
Fin 1915, désarmement progressif du fort pour envoyer les pièces sur le front. En mars 1916, il reste assez de poudre noire dans les magasins pour prévoir une éventuelle destruction de l’ouvrage en cas d’approche de l’ennemi. En 1917, le fort est réarmé suite à la bataille de Verdun et les issues et les entrées du fort se voient équipées de chicanes montées avec des sacs de terre et des rondins en bois, armées de mitrailleuses et de goulottes lance grenades. |
La rue des remparts près d’une traverse abri. Cliché VAUBOURG Julie |
Une grille de la galerie enveloppe du magasin à poudre. Cliché VAUBOURG Julie |
La casemate Mougin en fer laminé. Cliché VAUBOURG Cédric |
La porte blindée et le pont à effacement latéral. Cliché VAUBOURG Julie |
L’entrée du fort. Cliché VAUBOURG Cédric |
L’entrée du fort. Cliché VAUBOURG Cédric |
Le corps de garde de gauche. Cliché VAUBOURG Cédric |
Une queue de cochon en galvanisé dans le réseau presque intacte autour du fort. Cliché VAUBOURG Cédric |
L’entrée du fort près du corps de garde. Cliché VAUBOURG Julie |
Le corps de garde. Cliché VAUBOURG Julie |
La galerie principale. Cliché VAUBOURG Cédric |
Le pont à effacement latérale. Cliché VAUBOURG Cédric |
Une des chambres de tir de la caponnière double de gorge. Cliché VAUBOURG Cédric |
La caponnière double de gorge. Cliché VAUBOURG Julie |
Le lavoir dans le corps de garde de droite. Cliché VAUBOURG Cédric |
La porte blindée de la galerie principale . Cliché VAUBOURG Julie |
L’accès au magasin sous roc et à la citerne. Cliché VAUBOURG Julie |
La descente à la caponnière double de gorge. Cliché VAUBOURG Julie |
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Le fort de Château-Lambert ou fort Boufflers |
Vue sur le fort de Château-Lambert pendant la Grande Guerre. © Lionel PRACHT |
L’extérieur de la casemate Mougin. Cliché VAUBOURG Cédric |
Un passage couvert reliant les casernements à la rue du rempart. Cliché VAUBOURG Cédric |
Dates de construction Coût des travaux en 1882
Effectif 405 hommes |
· 1 avril 1875 – 1877 · 2 568 000 Frs
· 11 officiers · 34 sous-officiers · 360 soldats · 1 infirmerie pouvant recevoir 20 malades · 1 écurie pouvant recevoir 3 chevaux |
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1877 |
1881 |
1884 |
1908 |
1913 |
Pièces de rempart du fort |
2 obusiers de 22 |
et 1 tube de rechange |
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Cuirassements et casemates |
1 casemate Mougin en fer laminé contre le canon de campagne armée d’un canon de 138 sur un affût de casemate type I n°2 1 casemate à tir direct armée d’un canon de 138. |
1 casemate Mougin en fer laminé contre le canon de campagne armée d’un canon de 138 sur un affût de casemate type I n°2 |
1 casemate Mougin en fer laminé contre le canon de campagne armée d’un canon de 120L sur un affût de casemate type I n°2 |
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Défense des fossés |
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Batteries annexes |
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Nb de pièces |
30 |
37 |
34 |
36 |
40 |
Armement du fort fin 1915 · L’ouvrage est désarmé, il ne possède plus de pièce de rempart · 1 casemate Mougin de 138 armée d’1 canon de 120 · 2 caponnières armées de 3 canons révolver avec leurs munitions |
Armement du fort fin 1917 · L’ouvrage est désarmé, il ne possède plus de pièce de rempart · 1 casemate Mougin de 138 armée d’1 canon de 120 · 2 caponnières armées de 3 canons révolver avec leurs munitions. On y installe 3 mitrailleuses de flanquement sur des supports fixés au mur. Elles servent à remplacer le canon revolver en cas de défaillance · Quelques mitrailleuses et fusils mitrailleurs pour la défense rapprochée |
Capacité du casernement à l’épreuve Capacité des casernement en maçonnerie Capacité des magasins à poudre
Capacité du magasin aux cartouches |
· Aucun · 371 places couchées · 39 et 14 tonnes de poudre noire à la construction du fort · 1 300 000 cartouches à la construction du fort |
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· 1 à 2 cuisinières de marque François Vaillant · 1 four de 150 rations · 1 four mobile de marque Lespinasse de 180 rations · 1 puits d’un débit de 1 à 4 m³/jour · 1 citernes de 160 m³ du temps de guerre, placée sous la boulangerie, elle est alimentée par les eaux de chape. · 1 citerne de 50 m³ reçoit les eaux de sources du massif rocheux central du fort. · 1 pont roulant à effacement latéral |
Communication liaison optique
Communication télégraphe électrique
Eclairage en 1914 |
· le fort de Servance à 8,5 km depuis le poste optique grâce à un appareil à pétrole d’un calibre 24 et avec un poste éventuel de la Tête de Couard à 9 km au nord-nord-est du Thillot · avec le bureau central de Luxeuil, le bureau civil de Rupt et les forts de Rupt et de Servance. · Lampes à pétrole pour l’intérieur du fort et oxyacétyléniques pour les fossés. |
Effectif de la garnison de guerre en 1914 du fort
· Infanterie : 1 compagnie du 172 ème RI · Artillerie : 1/2 batterie active du 8ème régiment d’artillerie à pied 1/4 de batterie du groupe territorial du 8ème régiment à pied · Génie : 1/2 section active du 27 ème Bataillon du 11ème RT · Détachements divers : 5 infirmiers, 7 hommes de COA, 4 télégraphistes, 6 forestiers de la 11ème section de forteresse. Soit un effectif d’environ 500 hommes et 2 mulets |
Effectif à la première heure en 1914 du fort
· Infanterie : 1 compagnie du 172 ème RI · Artillerie : 2 auxiliaires d’artillerie · Gardien de batterie : 1 homme · Télégraphistes : 2 sapeurs · COA : 1 boulanger de la 7ème section · Train : 2 mulets |