Le fort Saint-Michel se situe en rive droite de la Meuse au Nord de la place à 351 mètres d’altitude. Sa mission est de surveiller les moyens de communication venant de Metz et de protéger les intervalles avec les ouvrages de Belrupt, Souville et de Belleville. A sa construction, le fort était considéré comme une redoute, mais il prendra l’appellation de fort en devenant un point d’appui de 2ème ligne, suite à l’éloignement de la ligne principale de défense, après la construction des ouvrages de Froideterre et de Thiaumont. |
L’armement du fort à la veille de la Grande guerre
Pièces de rempart du fort 4 canons de 90 sur affût SP approvisionnés à 600 coups/pièce 2 mortiers lisses de 15 en réserve approvisionnés à 300 coups/pièce
Cuirassements et casemates Aucun
Défense des fossés 1 caponnière double armée de 2 canons révolver approvisionnés à 1800 coups/pièce et de 2 canons de 12 culasse approvisionnés à 150 coups/pièce. 2 caponnières simples armées chacune d’1 canon révolver approvisionné à 1800 coups et d’1 canon de 12 culasse approvisionné à 150 coups. 2 canons de 90 sur affût de campagne placés depuis le parapets d’infanterie à la gorge de l’ouvrage et approvisionnés à 600 coups/pièce.
Total 16 pièces d’artillerie
Les différents éléments extérieurs à proximité du fort en 1914
La batterie d’artillerie 7-6 est armée de 4 canons de 90 sur affût SP La batterie d’artillerie 7-7 est une batterie de renforcement non armée La batterie d’artillerie 7-8 est armée de 4 canons de 90 sur affût SP La batterie d’artillerie 7-9 est une batterie de renforcement non armée
Aucun Abris de combat et abris cavernes Aucun Dépôt intermédiaire A du Saint-Michel construit vers 1891 Magasin de secteur M1 du Saint-Michel construit de 1888 à 1906 |
Projet de modernisation
Programme 1900 de remise en valeur du fort. · Aucun projet de modernisation
Modernisations
· 1890-1900 Connexion au réseau de voie de 60, installation d’un réseau de fils de fer autour de l’ouvrage et de grilles défensives à l’entrée du fort et au dessus des caponnières sur le mur d’escarpe. · Aucune modernisation ne sera effectuée |
Armement du fort et cuirassements installés entre 1878 et 1910 |
En 1914, le fort Saint Michel est un ouvrage de première catégorie de la 6ème région en maçonnerie, non modernisé sans partie à l’épreuve. Son armement principal est placé à l’air libre. |
Equipement du fort en 1914 |
L’entrée du fort. Cliché VAUBOURG Julie |
L’emplacement des latrines dans le casernement. Cliché VAUBOURG Cédric |
Une des deux caponnières simples. Cliché VAUBOURG Cédric |
Une traverse abri dans la rue des remparts. Cliché VAUBOURG Julie |
Aujourd’hui, le fort reste très intéressant, mais il est relativement en mauvais état, il appartient toujours à l’armée et son accès est interdit. |
Un escalier reliant le casernement à la galerie principale Cliché VAUBOURG Julie |
L’entrée du fort et son casernement de gorge. Cliché VAUBOURG Julie |
La galerie principale de l’entrée. Cliché VAUBOURG Julie |
Une chambrée . Cliché VAUBOURG Julie |
Le casernement de gorge. Cliché VAUBOURG Julie |
Une chambrée du fort. Cliché VAUBOURG Julie |
Une chambrée du casernement. Cliché VAUBOURG Cédric |
L’entrée du fort. Cliché VAUBOURG Julie |
Un lavoir dans le casernement. Cliché VAUBOURG Cédric |
La sortie de la galerie principale . Cliché VAUBOURG Julie |
Les travaux de 17 reliant le casernement à une traverse. Cliché VAUBOURG Julie |
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Les travaux de 17 dans la traverse abri. Cliché VAUBOURG Julie |
L’arrière des chambrées. Cliché VAUBOURG Julie |
Des escaliers dans le casernement. Cliché VAUBOURG Cédric |
Cette partie ci-dessous sur la bataille de Verdun est reprise d’après la monographie du Colonel Benoit (Adjoint au Général Ct le Génie de la 11ème armée) rédigée le 23 novembre 1917
Le fort avant le début de la bataille de VerdunFin 1915, désarmement progressif du fort pour envoyer les pièces d’artillerie et les munitions pouvant aller sur le front. En janvier 1916, il reste assez de poudre noire dans les magasins pour prévoir une éventuelle destruction de l’ouvrage en cas d’approche de l’ennemi.
Garnison et rôle du fortEn mars 1916, on reconstitua la garnison du fort de Saint-Michel qui devait comprendre 1 peloton d’Infanterie et des détachements d’artillerie et du Génie. Huit mitrailleuses furent attribuées au fort pour sa défense, et, par la suite (5 juillet 1916) on augmente sa garnison d’une section de mitrailleurs de position. La consigne du fort, établie le 5 avril 1916, spécifie que le fort doit être défendu par tous les moyens. L’ouvrage ne doit être ni évacué, ni rendu, même en cas de complet investissement et la difficulté de franchissement de l’obstacle doit permettre à une troupe de sang-froid de résister victorieusement à un assaut.
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Etat du fort pendant la première guerre mondiale |
Bombardement du fortA partir du premier jour de l’attaque de Verdun (21 février 1916) le fort de St-Michel fut soumis à des bombardements exécutés avec des projectiles de 105, 130, 150 et même 210. Les dégâts auraient été peu importants (escarpes et contrescarpes écrêtées, réseau détruit partiellement, terrassements un peu abîmés) si un des obus n’avait fait, le 8 mai 1916, sauter les munitions d’artillerie déposées dans la caponnière double de droite. Cette explosion a entraîné la destruction complète de la caponnière ; en outre la voûte du couloir d’accès a été détruite sur 10 m environ de longueur et fissurée sur tout le reste de sa longueur. Le même jour, un projectile de 210 démolit le corps de garde et abîme la contrescarpe dans son voisinage ce jour là, il y eût au fort 6 hommes tués et 2 autres blessés. Le bombardement du fort fut assez violent depuis le début de l’attaque de Verdun jusqu’à la fin du mois de juin. Les 22 et 23 juin, il s’intensifie considérablement. C’était l’époque de la grande attaque allemande, déclenchée le 23 juin depuis le bois Nawe jusqu’à La Laufée ; ses premiers objectifs étaient Froideterre, Fleury et Souville, les seconds objectifs St-Michel et la batterie nord de Marceau, et le 3ème objectif, si possible, était Verdun ou ses faubourgs, comme en fait foi l’ordre de la 2ème brigade d’artillerie de campagne bavaroise du 21 juin 1916. «Après qu’on aura déterminé l’état de défense de l’ouvrage (Saint-Michel) et effectué les reconnaissances nécessaires, l’assaut sera donné au fort Saint-Michel et à la batterie nord de Marceau. Au cours de l’attaque, on prendra toutes les mesures nécessaires pour que le fort, s’il n’est pas pris immédiatement, soit entouré de tous côtés. La prise du fort et de la batterie ou l’encerclement complet du fort sera signalé par 2 fusées à étoiles blanches. Si l’infanterie répète encore le signal : « allongez le tir » ; elle indique par là qu’elle veut poursuivre l’attaque, les tirs seront alors exécutés comme il est prescrit à l’ordre du Corps d’Armée. » Fleury tomba entre les mains des Allemands ; mais les ouvrages de Froideterre et de Souville résistèrent, arrêtèrent l’élan de l’ennemi, et l’attaque de Saint-Michel ne put avoir lieu. Cette résistance sauva Saint-Michel qui n’aurait pu probablement être défendu qu’imparfaitement : le 21 juin, en effet le commandant du fort avait fait connaître que ses effectifs étaient réduits et que «si l’ennemi approchait, la garnison se sacrifierait sans effet utile ». Cette garnison comprenait seulement à cette date, 48 hommes d’infanterie réellement présents, les travailleurs qu’elle fournissait, réduits à la quantité presque indispensable à l’entretien, ne pouvaient pas entreprendre de travaux neufs ; le réseau, à peine remis en état, fut d’ailleurs démoli en partie par le bombardement du 22 et 23 juin. Aussi le général commandant l’armée prescrivit-il le 30 juin d’envoyer au fort en renforcement une nouvelle section d’infanterie et une section de mitrailleuses. Le bombardement du fort continue après l’attaque du 23 juin. Il fut particulièrement intense les 11 et 12 juillet. Dans la nuit du 10 au 11 juillet, le fort reçut en grand nombre des obus lacrymogènes et des obus asphyxiants, en général des calibres de 77 ou 100. Le 12, entre 08h30 et 17 heures, pendant que les Allemands déclenchaient une violente attaque sur Souville, le fort fut soumis à un bombardement assez violent d’obus de calibres variés, parmi lesquels il y avait des projectiles de 210 et peut-être même de 305. Ces projectiles étaient répartis sur tout l’ouvrage, particulièrement sur la gorge et l’entrée. Un de ces coups atteint et détruit en partie la voûte et le mur de façade de la chambre des mitrailleurs. Un autre tombé vers le milieu des casemates logements de la gorge, a ébréché la voûte et une partie de la façade servant de cuisine. D’autres, assez nombreux, sont arrivés sur la contrescarpe de gorge, qui est particulièrement démolie. Les bombardements diminuèrent de fréquence à partir du mois d’août 1916 ; cependant le 22 octobre, de 15h à 16h30, le fort reçut, toutes les 4 minutes, un coup de 150 ou de 210, et pendant la nuit du 22 au 23, de 1 heure à 4 heures, il fut soumis à un tir violent d’obus de 105 fusants, de 150 et de 210 ; il tomba environ 2 obus par minute. A partir de janvier 1917, il n’y eût que quelques obus isolés lancés sur le fort.
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Etat actuelLes différents bombardements subis par le fort n’ont causé que quelques dégâts aux réseaux, aux escarpes et contrescarpes ; mais l’obstacle subsiste toujours et le flanquement des fossés est possible, sauf par la caponnière double qui n’existe plus. Le corps de garde a été détruit ; les façades des autres bâtiments ont été écornées, mais l’ensemble est en bon état et habitable.
Travaux exécutésOutre les travaux d’entretien, la garnison étaye un certain nombre de locaux du fort, l’expérience ayant prouvé que les locaux bien étayés résistaient beaucoup mieux. Elle se construisit aussi des galeries souterraines, protégées par 8 ou 10 m de terre ou roc, pour se réfugier en cas de bombardement par obus de très gros calibres. Enfin, pour pouvoir communiquer plus facilement avec l’extérieur, elle a créé un tunnel d’accès, d’environ 130 m de longueur, débouchant sur la voie de 0,60, et relié à un puits donnant constamment de l’eau potable. Ce tunnel communique avec le réseau des galeries et des accès sur la superstructure ont été ménagés. Les issues et les entrées du fort se voient équipées de chicanes en maçonnerie, armées de mitrailleuses et de goulottes lance grenades. Fin 1917, le réseau de galeries atteint 720 mètres de long et il sera relié à une cloche Pamart à deux créneaux installée sur les glacis à l’extérieur du fort pour renforcer la défense rapprochée. Ce réseau est équipé d’un abri caverne pressurisé afin de protéger les soldats des gaz de combat grâce à une machine de filtration installée dans un réduit anti-gaz. |
L’entrée du fort le 18 juillet 1916. |
L’entrée du fort le 3 septembre 1917. |
L’entrée du fort le 18 juillet 1916. |
La rue des rempart à droite derrière l’entrée le 18 juillet 1916. |
La casemate Pamart du fort. © VAUBOURG Cédric |
Le fort Saint-Michel de Verdun ou fort Rouyer |
La citerne du fort de 160 m3. Cliché VAUBOURG Cédric |
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1878 |
1884 |
1890 |
1908 |
1910 |
Pièces de rempart du fort |
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Cuirassements et casemates |
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Défense des fossés |
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Nb de pièces |
25 |
20 |
20 |
18 |
16 |
Dates de construction Coût des travaux en 1882
Effectif 160 hommes en 1882 |
· Février 1875 – Décembre 1877 · 423 040 Frs
· 4 officiers, 156 soldats et sous-officiers |
Effectif maximum Fin 1914 - 100 hommes 1916 - 60 hommes 1917 - 80 hommes |
Armement du fort fin 1915 · Aucune pièce de remparts · 3 caponnières armées de 4 canons révolver et 4 canons de 12 culasse avec leurs munitions |
Armement du fort en 1917 · Le fort est réarmé de mitrailleuses et fusils mitrailleurs pour la défense rapprochée · 3 caponnières armées de 4 canons révolver et 4 canons de 12 culasse avec leurs munitions · 1 Cloche Pamart à deux créneaux armée d’une mitrailleuse |
Garnison normale prévue au fort en 1914
· Infanterie : 4 officiers et 250 soldats · Artillerie : 1 officier, 6 sous-officiers et 49 soldats · Auxiliaires des places fortes : Aucun · Génie : 2 sapeurs · Télégraphie : 1 sapeur pour le réseau électrique · COA : 1 homme · Service médicaux : Aucun · Gardien de batterie : Aucun · Soit un effectif de 5 officiers et 310 soldats |
Répartition de la garnison en 1914 à la première heure renforcée par l’article 40 de la loi du 21 mars 1905
· Infanterie : Aucun · Artillerie : 1 officier et 55 soldats du 5ème régiment d’artillerie à pied · Génie et services divers : 4 soldats dont 1 télégraphiste · Soit un effectif de 60 hommes |
Capacité du casernement à l’épreuve Capacité des casernement en maçonnerie Capacité du magasin à poudre Capacité du magasin aux cartouches
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· Aucun · 156 places couchées · 10,4 tonnes de poudre noire · 148 100 cartouches |
· 1 à 2 cuisinières de marque François Vaillant · Aucun four · 1 puits alimentant 1 citerne d’une contenance de 31 m3 · 1 pont levis à Poncelet |
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Communication liaison optique
Communication télégraphe électrique
Eclairage en 1914 |
· Un appareil de calibre 14 ou de 24 en réserve à la place peut être affecté à l’ouvrage si nécessaire. · Avec le central à la citadelle de Verdun et le fort de Belleville grâce à un appareil microphone système Ader et un morse de campagne modèle 1907 · Lampes à pétrole pour l’intérieur du fort et oxyacétyléniques pour les fossés |